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Chalom Benizri est né le 11 février 1944 (17 Chevat 5704), à Fès au
Maroc, dans une famille de douze enfants dont il était le septième.
Il passe une enfance d’insouciance et de petites aventures auprès de ses
frères et sœurs, et apprends les petites classes au H'eder (Talmud
Thorah). A douze ans, il rentre à l’école de l’Alliance Israélite et là il
découvre l’apprentissage des matières non-religieuses. Lorsque son père,
de mémoire bénie, voulut l’initier au métier de tailleur, il a préféré aller
à la Yechivah pour étudier les matières hébraïques telles que le Talmud,
la Bible etc. Il débute donc dans la Yechivah du Rabbin David Ovadia à
Sefrou, où il apprit également la Cheh'itah et les matières profanes. A
seize ans et demi, il continua ses études rabbiniques au Kollel à Tanger,
où il a préparé également son baccalauréat. Lors de ses moments libres
à la Yechivah, comme lors des vacances, il apprenait la Halakhah avec le
Rabbin Meir Israël, qui plus tard le maria.
Lorsqu’il obtint son bac math sup, Chalom voulut continuer ses études
universitaires en France, et parallèlement rentra à l’école rabbinique de
Paris, rue de la Victoire, sous la direction du grand Rabbin Henri Schilli
et du grand Rabbin Ernest Gugenheim de mémoire bénie, où il apprit
aussi la H'azzanouth Achkenaze. En parallèle, il étudia un peu avec le
Rabbin David Messas.

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A la suite de cela, il a vécu la période de révolution de mai 68, dans
laquelle les étudiants avaient des revendications – entre-autres obtenir
qu’il n’y ait pas d’orgue dans les synagogues, et avoir des restaurants
Cacher à la portée des étudiants et des futurs rabbins.
N’ayant pas les moyens de payer son gîte et son couvert, il devint
enseignant de Talmud pour les élèves rabbins. Le Rabbin Schilli et les
autres professeurs de l’école rabbinique l'envoyèrent célébrer des offices
des fêtes religieuses (Roch Hachanah et Kippour) dans des petites villes
de France (Caen, Châlons-sur-marnes), mais lui voulait poursuivre ses
études d’ingénierie et ne pas rester dans le domaine du rabbinat.
Cependant, il avait un contrat moral avec l’école rabbinique pour
enseigner pendant trois ans dans une école, et c’est ainsi qu’on l’envoya
en Belgique, à Bruxelles. Sous l’égide du grand Rabbin Robert Dreyfus
(Zaki), il obtint un poste d’enseignant de religion dans les écoles d’état,
de sorte qu'il puisse gagner sa vie et poursuivre les études qu’il désirait .
Mais très vite Chalom s’aperçût qu’il ne pouvait pas suivre les cours
d’ingénierie sans devoir transgresser les lois juives comme le Chabbath...
Il se résigna alors à garder son poste, tout en fréquentant les synagogues
dans lesquelles il proposait ses services de H'azzanouth .
Son caractère de leader et sa joie de vivre le firent connaître auprès d’une
certaine jeunesse. Et c’est ainsi que le grand Rabbin Dreyfus lui proposa
de remplacer le Rabbin Marc Kahlenberg, alors membre du Consistoire
Israélite et Rabbin de la Grande Synagogue de Bruxelles. Bien qu'il eût
appris la H'azzanouth Achkenaze, qui était le rite suivi par la Grande

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Synagogue, Chalom déclina l'offre, ne se sentant pas à l'aise de diriger
des personnes d'un autre rite que lui. Le Rabbin Dreyfus lui proposa
alors un poste de H'azzan dans la communauté sépharade naissante que
le Rabbin Adato supervisait jusqu'alors, ce qu'il accepta non sans avoir
complété l'apprentissage de la H'azzanouth Sepharade chez le Rabbin
Bonomo.
Tout doucement, il prit en charge sa mission et se fit apprécier et aimer
par les membres de cette communauté . Il devint également l’aumônier
des prisons et des hôpitaux. Il fut nommé Rabbin et grand Rabbin par le
Consistoire Israélite de Bruxelles, en présence des grands Rabbins
d’Israel Eliyahou Bakchi Doron et Ovadia Yossef de mémoires bénies,
et servit la communauté durant 47 ans. Grâce à son humanisme, son
savoir, sa tolérance et son charisme, il sût rallier les jeunes et les moins
jeunes, et fit de cette communauté un des phares de synagogues de
Bruxelles.
Avant d’accepter cette mission et de devenir le H'azzan au service de la
communauté, il se maria et fonda une famille. Au fil de ses années de
sacerdoce, lui et sa femme Monique mirent au monde trois filles et un
fils : Tamar, David, Guila et Aurélie, qui à leur tour donneront naissance
à de nombreux petits enfants.
Dans ses moments libres, il continuait d’apprendre la calligraphie en
autodidacte, et devint scribe. Il a écrit quatre Sifrei Thorah, et nombres
de Meguiloth, et de Kethouboth. Il s’adonna également à l’art en créant,
entre autres, des œuvres de poterie et de peinture. Plus tard, il s’attaqua

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à l’art du vitrage et constitua ainsi une Soukkah entièrement faite de
vitraux en s'inspirant des thèmes bibliques, que l’on peut encore admirer
chez lui .
A 70 ans, il prit sa retraite après avoir laissé un remplaçant, et décida de

faire son A'liyah en Israël et d'y vivre auprès de ses enfants et petits-
enfants à Modi'in.

Après avoir passé la fête de Pessah' en famille, il décède soudainement
le 6 avril 2021, à l'âge de 77 ans .124